Words to share

Some people requested us to share the speech that was delivered by Rachida Azough during our official opening. So here it is. In French.

Discours de Rachida Azough

Ouverture Officielle de Dar Moustaqbel 27 Octobre 2018

Chers amis, voisins, et invités, Merci à tous d’être venus.

Depuis que je passe plus de temps au Maroc, il m’est devenu de plus en plus clair que les Marocains ont des rêves très modestes et essentiels pour leurs pays. Ils veulent:

• une santé publique ou ils peuvent recevoir les bons soins sans trop de délais quand ils sont affaiblis;

• une justice ou tous sont égaux devant la loi;

• et un système éducatif qui permette pour leurs enfants de devenir des acteurs capables de répondre aux exigences changeantes et concurrentielles du marché du travail, en attendant que ce système éducatif puisse devenir un jour un ascenseur social.

Pour moi, une citoyenne autant Néerlandaise que Marocaine, ces attentes, sont très compréhensibles et normales. Parce qu’au Pays-Bas comme dans beaucoup de pays occidentaux, c’est la norme, la réalité.

La plupart d’entre vous savent que j’ai passé 40 ans de ma vie au Pays-Bas, où je suis née, avant de venir vivre ici a Marrakech depuis 4 ans. Une des choses les plus difficiles a laquelle je devais m’adapter c’est le système éducatif et le manque de confiance qu’on a en ce secteur important pour notre société.

J’ai honte de dire au gens que je croise combien on paye pour l’école de notre fils, parce que ça dépasse de loin le SMIG (salaire minimum).

-J’ai du mal parce que la plupart des gens veulent la même qualité d’éducation pour leurs enfants, mais ils n’ont simplement pas les moyens.

-J’ai du mal pour la classe défavorisée parce qu’elle a peu de chance de participer à la construction de la société dans laquelle elle vie.

-Et j’ai du mal pour les enfants des classes privilégiées parce que ça leur ferait du bien si ils pouvaient sortir de leurs bulles dorée et se mélanger avec la grande majorité des autres citoyens de leurs pays.

On pourrait penser que c’est trop idéaliste et qu’il faut accepter cette situation d’ inégalités et laisser sur le bord de la route, les forces vives de ce pays. Mais je ne le crois pas.

Pour qu’une société puisse vraiment atteindre le maximum de son potentiel, c’est nécessaire de fournir a chacun des membres de cette société une bonne éducation pour qu’ il soit un acteur responsable et engagé. Chaque brique et pilier bien fait aidera à la solidité de toute la maison. La société dans sa totalité paie le prix de ce manque d’education car nous sommes tous dans le même bateau.

Pour moi personnellement, le travail qu’on fait à Dar Moustaqbel adoucit cette douleur. C’est un médicament contre le risque d’ accepter ce drame silencieux et d’ y devenir par habitude indifférent. C’est de l’espoir concret qu’on fabrique ici dans cette maison de l’avenir : Dar Moustaqbel.

Que-est ce qu’on fait a Dar Moustaqbel?

L’association Haut Atlas qui a initie Dar Moustaqbel donne une chance aux filles qui ont obtenu leurs baccalauréat, mais qui n’ont pas les moyens d’aller vivre dans une grande ville pour poursuivre leurs études supérieures. Dar Moustaqbel leur offre le logement et la nourriture, mais surtout tout les outils et compléments de formations importants pour qu’elles réussissent leur intégration dans le marche du travail.

Cela veut dire : des cours supplémentaires. Parce que nos étudiantes arrivent chez nous avec leurs bacs, mais sans la maitrise nécessaire pour pouvoir suivre et comprendre le sens des enseignements reçu à la faculté. Chaque semaine 10 heures de Français sont données a nos étudiantes au sein de notre salle d’étude, chaque étudiante reçois au moins 4 heures supplémentaires de français et celles qui ont plus de besoin au moins 6 heures. Merci à nos profs Younes Cherradi et Khalid El Younssi pour votre travail et ses résultats concrets.

Des cours d’Anglais, parce que tout le monde sait sa prédominance dans un monde globalisé. Grace à notre volontaire Mlle Coralyn Bradshaw qui donne deux cours par semaine de très haute qualité – chaque fille est immergée régulièrement dans la langue Anglaise.

A part ça, on a un cours d’informatique, évidemment. Mais aussi des cours de l’histoire de l’art islamique et de l’histoire de l’art en général, donné pas Mlle Anissa Foukalne. Une formation par notre partenaire le Career Center. Et un cours de vélo par nos amis à Pikala.

L’année dernière on avait des cours de yoga au moins une fois par mois, cette année nous allons essayer de trouver des profs de yoga pour garantir un cours de yoga chaque semaine, parce que ça aide nos étudiantes a mieux gérer leurs émotions et le stress des études.

Le floue dans l’ esprit de nos étudiantes pour le choix des filières éducatives et de leurs correspondances avec le marché du travail est une autre faiblesse que Dar Moustaqbel a détectée. Donc on donne beaucoup d’attention à l’orientation et on a déjà organisé plusieurs séances et des journées entièrement dédie au choix d’études.

Autre accompagnement fait à nos nouvelles étudiantes : Nous les aidons a trouver les méthodes d’adaptation les plus efficaces et spécifiques par rapport au changement radical entre le monde du Lycée et celui de la faculté. Ainsi chacune de nos étudiantes trouve ça méthode idéale pour étudier efficacement.

Nos étudiantes ont déjà beaucoup a faire avec leurs études, les cours supplémentaires et leurs taches ménagères dans la maison, et nous ne voulons pas les surcharger, mais on essaie de les inspirer le plus souvent possible avec des activités culturelles et sportives, des débats et des sorties pour leur épanouissement personnel.

Dar Moustaqbel n’est pas un hôtel. Les filles prennent beaucoup de responsabilités dans la maison. Les étudiantes sont responsables pour la préparation des repas et du nettoyage de la maison au quotidien.

Il y a un Règlement Intérieur qui est très stricte, parce que nous savons que les étudiantes doivent profiter de leurs temps à Dar Moustaqbel au maximum. Elles ont un nombre de jours de vacances limitées, et même si elles veulent sortir juste une demi-journée, elles doivent le diminuer de leurs vacances.

Aucune place dans cette maison n’est garanti : chaque étudiante sait qu’elle doit faire de son mieux pour mériter sa place à Dar Moustaqbel. Pour l’admission à Dar Moustaqbel, nous ne choisissons pas les meilleurs élèves au baccalauréat (cela aurait été trop facile) mais ceux dont la situation financière est la plus difficile et la motivation la plus grande.

Après on fait des évaluations et des séances de coaching avec les étudiantes plusieurs fois par an pour les aider a mieux gérer leurs études. L’utilisation des téléphones par exemple est limitée.

Les filles qui passe la journée a la maison doivent déposer leurs téléphones chez les responsables entre 10 h du matin et midi, et entre 14 et 17 de l’après midi. Apres 23 h du soir chaque fille doit déposer son téléphone chez les responsables, pour garantir le repos nécessaire.

Quand je raconte tout ça les gens souvent réagissent : ça nous fera du bien nous aussi. Et c’est vrai, ce qu’on essaie de faire pour nos étudiantes c’est ce qu’on aura voulu faire pour nous mêmes.

Apprendre a nettoyer, cuisiner, étudier, se reposer, parler de ses problèmes ouvertement, demander de l’aide en cas de besoin, apprendre a avoir confiance en soi même et en des autres, apprendre a aider les autres, a voir loin et vivre dans le moment , a connaître ses faiblesses et ses points fort, apprendre a changer des mauvaises habitudes, et apprendre de mieux gérer des défis et des problèmes et d’apprendre a oser faire, même si on n’est pas sur de bien le faire car l’ erreur est une voie de l’ apprentissage dont il ne faut pas avoir honte mais qu’il ne faut pas accepter facilement aussi.

Tout ça fait parti de ce qu’on fait ici au sein de cette maison qui privilégié l’éducation et l’épanouissement personnelle. Simplement on leurs apprends tout ce qu’on a appris nous même.

La Banque Mondial a écrit dans son rapport sur le Maroc en 2017 que le système éducatif au Maroc a besoin d’un véritable miracle. Dar Moustaqbel est notre très modeste contribution a ce miracle.

Hanneke, je te suis énormément reconnaissante et je sais que je ne suis pas la seule. Merci pour ton initiative et toute l’énergie que tu donnes a notre association. On te remercie pour ta maison que tu as mis dans les mains d’une cinquantaine d’ étudiantes qui méritent d’être aidé à s’aider elles mêmes. Merci pour la confiance que tu a eu en notre équipe, en nos étudiantes et en moi. On remercie aussi ta famille, Jeroen, Julie, Marijn et Floris pour leur enthousiasme et le fait de te partager avec nous.

Hanneke, tu es une vrai amie des Marocains. A chaque période que j’ai eu l’honneur de passer dans l’entourage de Hanneke , je découvre des Marocains au Maroc autant q’au Pays-Bas pour lesquels Hanneke joue un rôle favorable dans leurs vies. Tu es un ange et on remercie Dieu de t’avoir envoyé vers nous.

Plus que la générosité de Hanneke, ce qui m’a touché c est la modestie de son mode de vie. Initier Dar Moustaqbel n’était pas seulement un choix courageux mais aussi un sacrifice énorme. J’espère que j’aurais un jour la même capacité de sacrifice.

Hanneke, je te l’ai jamais dis, mais Gandhi serait fière de toi. “We shall cease to think of getting what we can, but we shall decline to receive what all cannot get,” a t’ il écrit. Ce qui veut a peu prés dire: « On doit vaincre notre obsession a posséder quand ce que nous obtenons n’ est pas disponible à tous. »

Je veux aussi remercier nos membres de conseil au Maroc et au Pays-Bas pour votre aide et bienveillance. Merci à notre équipe, car chacune de mes collègues me donnent beaucoup d’espoir pour ce pays.

Et aussi merci à vous ! Toutes les entreprises, associations et individus qui nous ont aide à trouver des stages pour nos étudiantes. Car chaque année – c’est une tradition – toutes les étudiantes passent un stage dans un domaine de leur choix pendant tout le mois de juillet. Merci à Laboratoire d’ analyses et développement Minier, Managem, Alain Afflelou Opticien, Laboratoire médical Al Andalous, Laboratoire médical Anoual, Loubna et Youssef Mouhyi, Youssef Impressions – Itba3, Musée Aman pour la civilisation de l’eau, Marjane, Fiduciaire Koutoubia, Dr Mabrouki Zaki , l’ Université Cadi Ayyad, Maitre Leila Benfdil, Tribunal Bab Doukkala, l’ Union des guides touristiques, l’ Association Al Karam, la Ligue Marocaine pour la protection des enfants, Hotel Jardins de la Koutoubia, Wrédé Opticien et Al Omrane Immobilier. Et merci a Monsieur Abdelouahab Ben Sari qui nous aide et nous inspire sans cesse et qui est devenu un ami et un coach.

Merci à mon mari Younes et notre fils Ilyas, et merci à Fatima sans laquelle je n’aurais pas pu faire ce travail. Et merci à ma mère qui m’a toujours inspiré à aider les autres.

Et – j’arrive à la fin – merci à nos étudiantes, pour comprendre la chance qui vous est données. Je me sens énormément privilégié de travailler avec vous à Dar Moustaqbel, car ça me rends heureuse chaque fois que vous nous faites confiance et quand tous les jours, vous apprenez quelque chose.

Merci pour votre attention